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True Detective & GOT : est-ce que c’était mieux avant ?

true detective mieux avant ou pas
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« On a le monde qu’on mérite. »

Si c’est le moustachu Colin Farrell qui le dit, c’est que ça doit être vrai.


À moins de vivre dans une grotte, vous ne pouvez ignorer que depuis quelques semaines, True Detective, le bijou qui a illuminé notre année 2014, est de retour. Enfin, disons qu’il est là sans l’être. La noirceur fascinante et l’atmosphère poisseuse sont bel et bien là mais la première moitié de cette nouvelle saison laisse un arrière-goût assez amer. Presque simultanément, la saison 5 de Game of Thrones s’est arrêtée. Et là aussi, on ne peut pas dire qu’elle ait tenu toutes ses promesses : arcs narratifs laissés à l’abandon, introduction assez maladroite de la religion et des sectes dans l’intrigue principale, ficelles scénaristiques usées (Daenerys seule chez des barbares, sérieusement ?). Alors est-ce que c’était mieux avant ?

Le vieux, c’est cool ; le neuf, c’est bof

Il faut bien avouer que notre génération est un peu spécialiste du « c’était mieux avant ». On a tous eu une période vinyles et Beatles dans notre adolescence, le cinéma rétro est toujours aussi en vogue et même des marques ciblant les jeunes misent de plus en plus sur des égéries old school. La majorité des plus cinéphiles de notre génération reste parfois dubitative devant l’usage de la 3D, méprise la dernière tétralogie de Michael Bay et considère que depuis Capra, personne n’a été capable de réaliser un film de Noël qui ne soit pas un nanar.

Concernant les séries TV, le débat a toujours été présent, ne serait-ce que dans le match Friends vs how I Met Your Mother qui, encore aujourd’hui, a laissé des traces. Et sans même comparer les séries entre elles, le développement d’une série en elle-même est souvent compliqué et est assujetti aux audiences : est-ce que ce n’est pas la saison de trop ? Jusqu’où aller pour attirer le spectateur ? Est-ce que cette storyline est cohérente et séduisante ? Les scénaristes naviguent souvent à vue et il est difficile de produire un résultat remarquable sur la durée compte tenu des diktats du calendrier des grandes chaînes de télévision.

Ce qui nous a manqué en 2015

Même s’il est un peu injuste de juger la saison 2 de True Detective sur la seule base d’une demi-saison, un début de critique – forcément subjective – semble possible.

Pizzolatto, scénariste et showrunner de la série, a laissé Matthew McConaughey que l’on a pu voir dans  Le loup de Wall Street ou encore Dallas Buyers Club s’envoler hors du nid et a abandonné la Louisiane. Dès le premier épisode de True Détective, on débarque donc en Californie, plus précisément à Vinci. Colin Farrell campe Ray Velcoro, un flic traumatisé porté sur la boisson et partage l’affiche avec Vince Vaughn – décidément une belle collection d’acteurs ratés sur le retour. S’il est vrai qu’on a du mal à dire au revoir à l’attachant McConaughey, il faut admettre que Farrell a suffisamment de présence et de charisme pour nous intéresser.

Pas de problème de décor donc, ni d’acteurs. Non, ce qui semble poser un véritable problème dans cette deuxième saison, ce sont les choix narratifs. Le scénario dans sa globalité pâtit du recours à des séquences elliptiques qui sapent le rythme ; les protagonistes sont nombreux et l’intrigue se retrouve quelque peu éclatée sans qu’on puisse arriver à distinguer ceux qui s’en sortiront. Enfin, si la touche 70’s n’est pas désagréable, on peut regretter un côté soap opera qui peut lasser : à force de cumuler les fêlures, les personnages perdent paradoxalement en consistance.

Et Game of Thrones dans tout ça ?

Quand à Game of Thrones, autant avouer que cette saison m’a franchement déçue. Le poids démesuré de la religion a fait irruption sans préavis dans le scénario et m’a laissée un peu perplexe : la reine-mère Cersei châtiée par une organisation qu’elle a soutenue, pour de vrai ? Comme pour justifier cette apparition, les scénaristes ont redoublé d’ardeur pour mettre en scène toutes les horreurs possibles : l’abus de petites filles, le désormais traditionnel inceste, le sacrifice des enfants, le viol. Comme s’ils avaient fait la liste de tout ce qui allait « pimenter » la saison et qu’ils avaient distillé les éléments par-ci par-là. Et pendant ce temps, plus personne ne semble se préoccuper de qui doit occuper le trône de fer et chacun cherche simplement à ne pas se faire attraper pour ses péchés. Dans ce méli-mélo religieux, la rencontre entre Daenerys et Tyrion a constitué, à mes yeux, le seul intérêt de la saison – et pas des moindres !

Alors tandis que la saison 4 me laissait bouche bée après chaque épisode, celle-ci a occupé les lundis soir. Est-ce le ralentissement de l’intrigue (forcément corrélé au lien avec l’écriture des livres) ? La lassitude de l’alternance violence / sexe ? Je miserais plutôt sur l’irréalisme de certains choix scénaristiques à commencer par le fait que le si intelligent Littlefinger laisse Sansa entre les mains d’un barje notoire. Ne vous méprenez pas, bien sûr j’ai suivi cette saison et je suivrai certainement la sixième. Mais je regrette un peu le temps où la nuit du lundi au mardi n’était que folles spéculations sur l’épisode suivant.

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