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Se raser au coupe-chou – Tu seras un Homme, mon fils

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Si les femmes à barbe ne sont pas légions, tout individu au chromosome XY normalement constitué est doté d’une pilosité faciale qu’il peut sculpter selon son bon plaisir. Quoi de plus masculin que le rasage de la barbe ?

Aujourd’hui, après un bref retour historique sur cette pratique, je vous propose de partager ma récente expérience du rasage au coupe-chou (ou CC) : le rasoir des bonhommes ! Un petit extrait de Mon nom est Personne pour vous mettre dans le bain :

Se raser au coupe-chou – Tu seras un Homme, mon fils

Hier

L’histoire du rasage ne date pas des cow-boys. Elle est intimement liée à la tolérance du port de la barbe qui semble être un phénomène cyclique dans les évolutions socioculturelles des différents peuples.

Christopher Moos, auteur de The Art of the Straight Razor Shave, rappelle ainsi qu’avant l’apparition de la métallurgie, nos plus lointains ancêtres utilisait des silex ou des coquillages pour se délester de leurs poils. Était-ce par coquetterie ou par hygiène ? Difficile de se prononcer.

Sous l’ancienne Égypte, le port de la barbiche permettait de distinguer les pharaons et dieux du commun des mortels. De la même manière, les dieux grecs et romains étaient fréquemment représentés avec cet attribut, symbole de puissance, sagesse et virilité. Le port de la barbe s’est ensuite démocratisé jusqu’au Vème siècle avant J-C, puis la mode du visage nu s’est répandue, notamment en Gaule après la conquête romaine.

Les siècles suivants confirment que le rasage est périodiquement marginalisé : une mode succède à l’autre. Charlemagne sera par exemple surnommé « l’Empereur à la barbe fleurie » alors que Louis XIV ou Louis XVI étaient glabres. De manière originale, le 17ème siècle verra l’apparition d’un impôt sur le port de la barbe en Russie, son montant étant proportionnel au rang social du contrevenant. De retour d’un voyage à l’ouest, le Tsar Pierre le Grand souhaitait en effet occidentaliser son Empire.

Le coupe-chou que nous connaissons aujourd’hui apparaît au 19ème siècle et jusqu’à la première moitié du 20ème siècle, la pilosité faciale redevient tendance, les hommes arborent fièrement leurs moustaches, et les salons de barbiers se multiplient, comme en témoigne ce cours extrait de Chaplin :

 

Aujourd’hui

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, barbes et moustaches ont souffert d’une mauvaise réputation. Associées à un manque d’hygiène, leur rejet a ouvert le marché à l’industrie du rasage. Le coupe-chou sera pourtant délaissé.

Toujours dans son ouvrage, Christopher Moos explique que l’invention du rasoir jetable ne s’explique que par la recherche de profit des industries du secteur, et non par la satisfaction d’un besoin du client. A une lame simple, durable et efficace ont été substituées des lames multiples à courte durée de vie. La course aux lames ne résulte donc que d’une simple stratégie marketing qui peut être vu comme l’aveu de la faible qualité des lames des rasoirs jetables ! De plus, cette nouvelle pratique, en plus d’alléger votre porte-monnaie, favorise l’apparition des poils incarnés en tirant et couchant votre poil.

rasage gilette fusion xxl

Cette « révolution » des lames a été suivie d’une « révolution » des produits tout aussi superfétatoire. Pour endormir votre peau martyrisée par ces multilames, des mousses et gels de rasage comportant divers substances chimiques masquant leur efficacité ont été « généreusement » proposés aux clients.

Vous l’aurez compris, vous vous êtes fait avoir en payant plus cher pour vous raser moins bien ! Et ceci me permet donc de vous parler de ma récente expérience en matière de rasage…

 

 

Expérience personnel

Après de nombreuses heures passées à glaner des informations ça et là sur le rasage à l’ancienne, j’ai fait l’acquisition d’un coupe-chou Dovo Solingen, d’un blaireau en soie de porc et d’une raquette en cuir auprès d’un aficionado fort sympathique rencontré sur un forum de pogonotomie (= art de se raser soi-même). Il est en effet conseillé de commencer par un coupe-chou d’occasion préparé par un connaisseur car les lames neuves ne sont pas « shave ready » (comme on dit dans le jargon) du fait du coût que représenterait une parfaite préparation individuelle des lames. Voilà à quoi ressemble un kit de démarrage comparable au mien (ici la raquette en cuire a été remplacée par une lanière de la même matière) :

 

Kit rasage coupe chou
Kit de rasage coupe chou

 

Comme beaucoup, j’associais le rasage à une corvée et avais fini par laisser pousser ma barbe. Je souhaitais donc retrouver le plaisir de me raser de manière efficace, tout en ayant la possibilité, pour mes périodes « à barbe», d’en dessiner le contour avec précision. Le coupe-chou et son univers hédoniste apparaissait donc comme une évidence.

Quelques jours plus tard, je décide donc de sacrifier ma barbe de 3 semaines à mon bras hésitant. Autant la lame n’avait pas l’air impressionnante lorsque j’ai déballé le colis contenant le rasoir, autant elle semblait menaçante à l’approche de mon visage. Pourtant, j’avais tout préparé dans les règles de l’art : la mousse avait été montée à l’aide d’un blaireau trempé dans l’eau brulante, mon visage avait été réchauffé à l’aide d’une serviette chaude pour en assouplir le poil, et la lame avait été affutée sur la raquette en cuir. Je me souvenais avoir lu qu’une peau préparée est une peau à moitié rasée mais il était évident que je n’étais pas prêt d’en avoir fini.

Après plusieurs dizaines de minutes, j’étais rasé comme jamais je ne l’avais été. Bien que très long, ce premier rasage était donc une réussite puisque je ne m’étais coupé qu’une fois, au tout début, ayant eu du mal à trouver le meilleur angle de coupe. La lame doit en effet être placée à environ 30° pour couper le poil sans forcer. Une simple caresse sur la peau est alors suffisante. Nul besoin d’appuyer avec frénésie puisque seul le risque de coupure de la peau en serait augmenté. Ma principale difficulté a été de raser la moustache. En effet, le poil y est dur et la peau sensible et j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois parfois dans la douleur. Avec l’habitude, je gagnerai inévitablement en rapidité puisque le geste sera plus assuré et la peau moins sensible au passage de la lame.

En deux mots, le coupe-chou, son univers et le rituel de rasage afférent sont autant d’éléments qui m’encouragent à vous conseiller de tenter cette expérience. Si vous sautez le pas, n’oubliez pas que le coupe-chou est un outil dangereux à ne pas laisser traîner entre toutes les mains. Ne soyez donc pas trop téméraires, je vous vois venir… !

Shaving I also like to live dangerously
Oh, you’re shaving your ball sack with a straight razor … I also, like to live dangerously

 

Thomas

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1 comment

Comment choisir sa tondeuse à barbe ? 01/09/2015 at 14:39

[…] Mais vous vous en doutez, que plus le prix d’une tondeuse est élevé, et meilleur seront ses performances. Le rapport qualité-prix doit être le but qui doit vous guider lors de votre choix. Essayez de voir les caractéristiques de différentes tondeuses. Ensuite, comparez les caractéristiques et les prix de ces tondeuses. La tondeuse idéale sera celle qui est de bonne qualité et qui ne coûte pas cher. Le choix d’une tondeuse doit donc faire le travail d’une sélection minutieuse et éclairer. Mais si vous êtes plus un adepte du coupe-chou vous pouvez cliquez ICI. […]

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