Donjon & Dragon présentera sa V5 dès le 15 juillet, à l’occasion de son 40ème anniversaire.
Pillars of Eternity connait un franc succès en renouant avec les fondamentaux du jeu de rôle sur PC.
Vous ne comprenez pas un traître mot de ce que je viens d’écrire ? C’est que le monde du jeu de rôle vous est alors étranger. Et c’est bien dommage, car n’importe quel joueur de jeux de rôle vous affirmera, fébrile, l’œil brillant, les lèvres écumantes, que la découverte du jeu de rôle à littéralement changé sa vie.
En tout cas, moi, joueur de jeux de rôle de longue date, je vous le dis.
Comment définir le joueur de jeux de rôle?
Les plus réducteurs affirmeront que c’est un sous-genre relevant de la catégorie « geek », caractérisé par son addiction aigüe pour les jeux où on tape des monstres, son amour pour les endroits obscurs et son goût pour le death metal.
Bien que certains correspondent plus ou moins à ce grossier stéréotype, que j’ai d’ailleurs TROP souvent entendu, celui-ci est vraiment loin de refléter l’essence même du personnage. La communauté des adeptes du jeu de rôle regroupe des individus aussi divers dans leurs origines, milieux et passions, que nombreux. Certains sont en école d’architecture, d’autres en fac de droit. Certains sont intermittents du spectacle et d’autres sont bibliothécaires…
Oui, au fond de chacun d’entre nous se cache un rôliste qui s’ignore.
Le joueur de jeux de rôle est un un éternel rêveur
Avant toute chose, le rôliste est animé par un profond désir d’évasion. Le jeu de rôle est une sorte de portail vers d’autres mondes plus variés les uns que les autres ou le fantastique épouse l’épique. Il rêve de grandeur, d’horreur, de quêtes nobles ou de conquêtes barbares et le jeu lui permet de voyager dans les tréfonds incommensurables de son imagination.
Que l’on affectionne les univers relevant du style Donjon et Dragon le plus pur (cf. Seigneur des Anneaux : œuvre fondatrice en la matière), les mondes davantage tournés vers le « steampunk », les quêtes dans le genre « space opera », ou les plus classiques combats entre loups garous et vampire, tous les goûts se retrouvent dans le jeu de rôle. La seule limite demeure l’imagination du Maître du Jeu, sorte de « dieu-conteur » qui créé le monde dans lequel évoluent les joueurs, leur pose le décor et sème moultes embuches sur leur chemin.
Les Maîtres du Jeu les plus généreux peuvent même laisser aux protagonistes la possibilité de réaliser leurs fantasmes les plus secrets… S’ils l’ont mérité.
Le joueur de jeux de rôle est avant tout un joueur invétéré
C’est peut-être ainsi qu’il est le plus perçu. De fait, c’est une caractéristique importante du rôliste. Il aime jouer dans le sens premier du terme, c’est-à-dire avec ses potes, sa fiche de personnage, son mythique dé à 20 faces (oui ça existe), son plateau de jeu et une bonne bière pour faciliter son immersion dans l’esprit du Maître du Jeu (certains racontent qu’après 1,5 litre ingurgité, on pourrait commencer à lire ses pensées).
Mais il aime également jouer dans le sens plus théâtral du terme. En effet, le rôliste s’attache à créer un personnage qu’il fait évoluer au fur et à mesure des aventures, des interactions avec les autres personnages et des quêtes qu’il accomplit. Quelle que soit la forme de la partie, qu’il s’agisse d’un jeu de rôle papier, de jeux vidéo type RPG ou de murder party (= jeux de rôle « grandeur-nature » sur fond d’enquête), le joueur doit totalement incarner son personnage pour profiter au maximum de l’expérience. Et plus le personnage est loufoque, plus c’est amusant…
Le joueur des jeux de rôle, un adepte du partage
Sans pour autant être synonyme de marxisme, le rôlisme c’est du partage à l’état brut. Si vous connaissez un adepte de jeux de rôle papier ou de murder party, demandez-lui de vous raconter ses aventures. Il parlera toujours à la troisième personne du pluriel, mentionnant à tous les coups ses compagnons sans qui l’aventure n’a plus de sens.
En effet, le rôlisme n’a d’intérêt que parce que l’on passe des moments hilarants avec des amis et que l’on se créé des souvenirs complétement virtuels mais qui, grâce à l’imagination et à l’effet de groupe, sont tels que l’on a l’impression de les avoir vécu « en vrai ». C’est peut-être l’aspect le plus fantastique de la chose.
Si vous ne saviez pas ce que signifiait « être rôliste », j’espère vous avoir donné un aperçu aussi fidèle qu’alléchant du plaisir de faire partie de cette communauté, certes silencieuse, mais ô combien passionnée !
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PS : Je fais confiance à mes fidèles acolytes du Code P.E.O.N.S. et autre Sombre Soleil pour me corriger le cas contraire.
PS bis : C’était une « private joke » de rôliste.