Coups de Coeur

I am number four

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Est-ce bien raisonnable de sortir un 4e opus ?

 

La question peut paraître légère mais les circonstances cinématographiques actuelles lui confèrent une certaine légitimité. Car en digne représentante des années 90, je me suis empressée d’aller voir Jurassic World au cinéma, le dernier-né (tardif) de la saga Jurassic Park qui a enchanté mon enfance. La semaine précédente, je suis allée voir Mad Max: Fury Road et avant cela, j’ai visionné un nombre assez conséquent de tétralogies au benjamin plus ou moins réussi.

La suprématie de la trilogie

Il faut bien admettre que la trilogie a toujours eu le vent en poupe. Vous avez forcément entendu parler de la bonne réputation du chiffre trois. Il paraît qu’en chinois, le mot « trois » sonne comme « vivant ». On compte trois couleurs primaires, la Terre est la 3e planète du Système Solaire, les trios célèbres ne manquent pas (les rois mages, les trois Parques, les trois sœurs Halliwell et j’en passe). Et bien sûr, les trilogies cinématographiques cultes sont légion : Le Parrain, Toy Story, Le Seigneur des Anneaux, Star Wars (snif). Trois films, c’est équilibré, logique : on pose le décor, on déroule l’action, on clôt l’ensemble. Ce qui fait que bien souvent, le quatrième peut faire figure de bâtard. De celui qui a été rajouté à la va-vite, pour faire de l’argent, pour le fun (rayer la ou les mentions inutiles).

La longue histoire des quatrièmes ratés

Il faudra bien en parler à un moment. Un certain nombre de quatrièmes films ne sont pas vraiment entrés au Panthéon du cinéma. On peut citer spontanément le dernier Indiana Jones, décrié par beaucoup pour son introduction plutôt maladroite de SF dans les aventures du plus célèbre des archéologues. Et même sans considérer cela, on a pu déplorer l’usure des ficelles scénaristiques : les Russes sont les grands méchants, le fils grandira pour remplacer le père.

On pourrait également parler de Pirates des Caraïbes : La Fontaine de jouvence, pas hué mais presque au festival de Cannes 2011 et qui, malgré des résultats commerciaux impressionnants, a pu révéler un certain essoufflement. A titre personnel, j’ajouterais Alien, la résurrection, que j’ai personnellement détesté – étant pourtant une fervente admiratrice de Jean-Pierre Jeunet. Trop d’aliens, trop de résurrections, trop de tout et pas assez de ce qui avait fait la force du premier film : un monstre quasiment invisible et une ambiance qui parvenait à littéralement asphyxier le spectateur. La liste est encore longue : Les Dents de la mer 4 : La Revanche, Shrek 4 : Il était une fin, etc.

Et en 2015 ?

J’ai souvent rêvé de finir comme Alan Grant. Enfin, d’être Alan Grant plutôt. Jurassic Park a toujours été mon film culte. Je le considère à la fois comme un échantillon parfait de ce que Spielberg a apporté au cinéma, comme une adaptation extrêmement réussie d’un roman ingénieux et comme un condensé de ficelles de réalisation que nombre de réalisateurs ont tenté d’emprunter sans forcément avoir le même succès. Autant vous dire que la séance de Jurassic World de ce dimanche sonnait comme une évidence. Et je dois dire que je n’ai pas été déçue.

Je m’attendais pourtant au pire : qu’allaient-ils faire des jeeps ? Allait-on retrouver les bâtiments ? Le squelette géant du hall d’entrée ? Et tout était bien là ; différent certes, plus moderne, mais bel et bien là. Sans renier ses racines et en faisant de multiples références à son géniteur, cet opus se penche de manière plus aboutie sur la question de l’éthique scientifique dans la démarche de reconstruction de l’écosystème des dinosaures. Et seul le combat final de dinosaures et une légère tendance à la misogynie parfois viennent ternir mon appréciation.

Et comment ne pas évoquer Mad Max: Fury Road, qui pour moi est définitivement l’un des meilleurs films de l’année. Film d’action, oui. Film violent, oui. Film intelligent, oui et re-oui. Tom Hardy est stupéfiant de talent et redonne vie à ce personnage ambivalent et fascinant que l’on pensait pourtant être l’apanage de Mel Gibson. Les personnages secondaires sont extrêmement travaillés – Nicholas Hoult est remarquable, Charlize Theron impeccable comme toujours, Hugh Keays-Byrne magistral.

Alors qu’est-ce qui fait un bon numéro quatre ? Indubitablement, la patte du réalisateur et des producteurs d’origine. Si Mad Max: Fury Road est si réussi aux yeux des amateurs de la trilogie d’origine, c’est en grande partie parce qu’il a été réalisé par George Miller, également réalisateur des opus précédents. Jurassic World a notamment été produit par Amblin Entertainment, la société de production de Spielberg. On m’objectera Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal, réalisé par le maître en personne. C’est peut-être l’exception qui confirme la règle. Et puis surtout, c’est Steven et je lui pardonne tout.

 

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1 comment

Pourquoi Internet anesthésie la génération Y ? 19/09/2015 at 03:42

[…] peuplée de dinosaures : la Terre. Un astéroïde plus tard, grosse explosion, fin du délire Jurassic Park (à l’exception d’un certain Denver, le dernier dinosaure) et arrivée des mollusques. […]

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