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Évolution du look d’un footeux

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Évolution du look d’un footeux

La croissance exponentielle des moyens investis dans le football depuis sa création explique les changements dans ce sport. Cela implique également une modification des tenues des joueurs. On veut que le joueur se remarque, se distingue et cela passe souvent par son apparence sur le terrain. Un nouveau modèle doit être visible, un contrat de sponsoring doit s’afficher et une opération de communication doit être remarquée. Il est indéniable que parce qu’il est populaire, le football est un reflet de la société à laquelle il appartient. Hirsute et contestataire dans les 60’s et 70’s, flashy et industriel dans les 90’s, tatoué et décomplexé aujourd’hui.

Il me tenait à cœur depuis bien longtemps de mettre cote à cote deux photos d’un Johan Cruyff et d’un Kevin Prince Boateng et de jouer au Jeu des 7 Différences. Le but n’étant pas de comparer les looks en dehors mais bien sur les terrains. Si cela peut vous paraître un peu superficiel, n’oubliez jamais les paroles de Saint Aimé Jacquet « Le football est le reflet de notre société. Regardez bien l’expression d’un joueur sur le terrain, c’est sa photographie dans la vie. »

CHEVEUX DES FOOTEUX

hair

Vaste sujet que l’originalité capillaire de nos amis footballeurs. Certains sont passe-partout, d’autres bien plus excentriques… Crêtes, mulets, tignasses, boule à zéro ou autre épilation-maillot à même le crâne (Ronaldo en 2002). Je ne mentionne même pas l’encyclopédie Taribo West x Mario Balotelli x Djibril Cissé qui à elle seule représente un volume plus important que 30 années du Vidal de médecine. Vous l’avez compris, les exemples se comptent par milliers. La coupe de cheveux en elle même n’est pas un accessoire de jeu. Elle est cependant un vrai révélateur de l’époque dans laquelle évolue les footballeurs.

Voici un cas d’école labellisé National Mannschaft : Paul Breitner milieu de terrain de la RFA des 70’s et le virevoltant ailier de Dortmund : Marco Reus. Breitner était considéré comme un trublion contestataire à son époque mais son look était assez répandu. Une tignasse fournie et négligée et une belle moustache de trucker. Reus aborde lui le célèbre dégradé-à blanc ou « coupe de footeux » à savoir rasé sur les cotés et long sur le dessus. On observe également une légère décoloration des mèches, totalement tendance dans le milieu ces temps-ci. Preuve que la rigueur allemande passe elle aussi au révélateur des années et des modes successives. La coupe d’aujourd’hui est généralement impeccablement taillée et fixée par des couches de gel. Les folles crinières de Rocheteau, Socrates ou Valderrama ne trouvent aujourd’hui d’écho que chez David Luiz ou Marouane Fellaini. Le look commun d’hier est aujourd’hui une preuve de marginalité.

MAILLOTS DES FOOTEUX

maillot

L’évolution des maillots suit une évolution technologique des fibres textiles dédiées aux sports. Les différents équipementiers se tirent tous la bourre dans la recherche de la liquette ultime. Quand on compare les tuniques old-school, fabriquées dans un coton très épais, aux maillots actuels dont le but est de favoriser l’évacuation de la transpiration, on ne peut que constater le chemin qui a été parcouru. Les maillots d’hier généralement composés de 2 voire 3 couleurs sont aujourd’hui remplacés par des tuniques bariolées et sur-sponsoriées. La prolifération de sponsors est un fléau malgré tout nécessaire. Même le Barça, qui n’avait jusqu’à lors jamais succombé au sponsors maillot (sauf pour l’UNICEF) arbore aujourd’hui un détestable Qatar Airways sur son poitrail.

Si certaines marques comme Adidas, Puma ou encore Kappa, misent tout sur les maillots ultra moulant, d’autres comme Nike ou Umbro s’orientent vers des design plus vintage. On note cependant que les maillots les plus classes sont très souvent les plus simples. À tel point que les supporters ne comprennent généralement pas pourquoi il faut débourser 90€ pour un simple polo bleu avec un écusson.

Le Cameroun a même arboré une combinaison-maillot signé Puma pour la Coupe d’Afrique des Nations 2004 en Tunisie. Bref on pourrait écrire une encyclopédie illustrée sur les maillots atroces… le football étant – parfois – un sport de mauvais gout, les exemples ne manquent pas !

SHORTS DES FOOTEUX

Qui n’a jamais porter son pantalon un peu plus bas que la limite réglementaire ? Cette « pratique stylistique »  qui faisait enrager nos mamans se retrouvent également dans le foot.
Le short porté haut par nos ainés est désormais vissé plus bas que la taille pour laisser apparaitre l’élastique griffé du boxer (cf paragraphe sur les slips). Il est donc très fréquent, qu’au détour d’une glissade ou d’un essuyage de visage avec le-dit maillot, les joueurs nous gratifient d’un défilé de lingerie. Le short se porte également à la moitié ou sous le fessier, soit en position relax, à la fin des matchs lors du tour d’honneur.

Si la façon de le porter a changé, la taille du short est également un périmètre muable. Coupe maillot de bain donc très court bien au dessus du genou dans les 70’s, il est désormais long et flirt avec le bas de la rotule. Un look de basketteur US qui n’est pas forcément gage d’agilité ou d’aérodynamisme quand on se lance dans un raid solitaire. Cependant il offre une surface d’expression plus large pour quelques publicitaires non scrupuleux. Que dire des clubs ayant trouvé judicieux de se faire tatouer l’arrière du short avec un Wati-B ou un Rapid Croq’… un tel sacrilège n’était jadis même pas concevable.

Le port du short s’analyse également avec celui des chaussettes. La plupart du temps baisées par les rebelles du ballon rond des années 80.  Elles sont aujourd’hui portées hautes et étirées au maximum pour faire la jointure avec le bas du short. On ne peut alors plus distingue un centimètre de peau visible. On peut donc appliquer le faux théorème suivant : short court = chaussettes baissées et short long = chaussettes levées. On trouve bien évidemment des exceptions à la règle ; Thomas Müller parmi tant d’autres…

CHAUSSURES DES FOOTEUX

Nike et son fameux modèle Nike Air Jordan One avait suscité la polémique dans les années 80. Les joueurs de NBA de l’époque ne pouvait porter que des chaussures intégralement noires, or, Jordan le rebelle portait le fameux modèle rouge-noir et blanc. Il n’y a qu’à regarder les nouveaux modèles de sneakers du All Star Game pour se rendre compte que la NBA a, aujourd’hui, revu ses positions archaïques.

En football la mode est aujourd’hui au flashy-strass et paillettes, à tel point que quand un Ibrahimovic porte un modèle intégralement noir, un débat de sponsoring s’installe. Les collections spéciales de Nike, Adidas ou encore Puma font rarement dans la discrétion : rose, bleu flash, or, argent, vert pomme, orange, jaune ou encore deux chaussures dépareillées… il y en a pour tous les mauvais goûts. Le symbole de la chaussure efficace par excellence – la Kaiser – ne se compose que de noir et blanc quand LA chaussure révolutionnaire du dernier mondial brésilien se décline en jaune, orange ou vert.

Sur le plan de la composition ; la robustesse ou la qualité du cuir, qui étaient autrefois les critères d’une bonne chaussure, ont laissé la place à la légèreté ou encore la surface de toucher. Il suffit de comparer le poids de la fameuse Kaiser avec celui d’une Adidas F50 pour comprendre où se situent les enjeux actuels. On privilégie la légèreté des matériaux à leur robustesse, quitte à laisser quelques phalanges dans un contact un peu trop virile. Encore faut-il pouvoir mettre un taquet à Léo Messi… beaucoup ont essayé, peu ont réussi !

La technologie demande également de développer des modèles jouant le rôle d’une chaussette-chaussure. Le maillage de la pompe doit désormais couvrir une surface s’étendant du bout des ongles au haut de la cheville. Enfin, le digital s’insère progressivement sous les semelles des champions. La vague des objets connectés déferle sur les footeux et leurs équipements. On retrouve donc sur le marché des chaussures équipées de leurs capteurs personnels pour une collecte de toujours plus de datas !  Il faut bien que le staff bosse pendant les troisièmes mi-temps !

SOUS-VETEMENTS DES FOOTEUX

slip

Mettons nous d’accord tout de suite : quand on joue au foot on veut se sentir soutenu. Soutien des supporters, de son club, de ses coéquipiers et de ses sous-vêtements. Donc le slip a longtemps été la seule alternative crédible pour éviter de jouer des maracas en plein match. Aujourd’hui des néo-esthètes comme Mathieu Valbuena nous font découvrir les joies de la lingerie, souple et confortable certes, mais terriblement bariolée ! Etoiles, coeurs, dollars… c’est tout l’univers de la tecktonik qui est chargé de veiller sur vos précieuses quand vous montez sur corner. Certains poussent même le vice jusqu’à lancer leurs propres marques et modèles … pensez-y pour Noël !

Il reste cependant toujours des réfractaires à ce carnaval de sous-vêtements. Nos amis italiens étant, par tradition, amateurs du slip kangourou arborent toujours religieusement le-dit cache-sexe. Certains choisissent également de la jouer profile bas et tapent dans le monochrome. D’autres, comme Thomas Touré vont même jusqu’à zapper cette étape de l’habillage ; oubli pouvant être préjudiciable lors d’un tacle glissé…

TATOUAGES DES FOOTEUX

tattoos

Je préfère ne pas vous expliquer l’état de mon historique de recherche après une quête de photo d’un footballeur tatoué dans les 60’s. Autant vous dire que j’ai passé 1 heure à chercher et que l’intitulé de mes requêtes était assez folklorique. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à l’époque on était pas très fan des marques indélébiles à même la peau. Le tatouage est peut-être également bien plus à la mode de nos jours. Le coté « bad-boy » qu’il confère est sans doute plus recherché dans le sport, qui, reste une compétition physique et mentale. Un sportif tatoué serait alors un dur-au-mal, un guerrier qui n’a pas peur de la souffrance et des aiguilles.

Si Maradona porte fièrement un portrait du Ché sur son biceps, ses camarades d’époque n’étaient pas fan du tatouage. On constate également que les sportifs ont plus tendance à s’exhiber shirt-less en public. Nos sportifs contemporains ont une tendance croissante à l’exhibitionnisme. Le professionnalisme et l’exigence d’une hygiène de vie au service de sa profession imposent aux sportifs de limiter les excès. Ajoutez de la musculation à haute dose et des entrainements quotidiens et vous obtenez de vrais corps d’athlètes. Or les sportifs étant – parfois – assez égocentriques, ils résistent rarement à l’idée de montrer leurs plastiques. 

Au delà du foot le tatouage est globalement de plus en plus présent chez nos amis les sportifs ; rugbymen, basketteurs, footballeurs américains … Il n’est aujourd’hui plus rare que les muscles d’athlètes soient ornés d’encre. La plupart du temps on choisit une référence à la religion, à son parcours  et à ses potos ou sa à maman. Certains optent pour la couleur et la discrétion d’autres ne veulent que du noir mais ont le corps presque totalement recouvert. Zlatan Ibrahimovic s’est même fait tatouer pour soutenir l’opération « 805 Million Names » pour lutter contre la famine.

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En conclusion on ne peut que constater que nos amis les footballeurs sont globalement des victimes. Ne voulant pas choquer ou m’attirer les foudres de hordes de supporters en furie, je précise mon propos. Victimes de la Mode, des époques, du Football-Circus mais également du Foot-business. Quand on constate les turpitudes stylistiques par lesquelles nous sommes déjà passés, demandons nous comment sera le footballeur de 2020, 2030 ou 2050 ? J’ai hâte d’y être !

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