Il y a peu de temps, j’ai décidé de faire une chose que peu de gens dans ce monde auraient eu l’idée de faire : j’ai quitté Facebook. Je dois le reconnaître, je l’ai fait tel un petit joueur puisque je ne me suis pas embourbé dans les multiples formalités numériques nécessaires à la désactivation définitive de mon profil. La fonction « Désactiver votre compte » qui permet un retour à la normale à n’importe quel moment m’a semblé être un bon compromis pour mener à bien mon expérience personnelle tout en ne supprimant pas tout le contenu de mon ‘journal’. Toi qui lis cet article, tu peux poursuivre ta lecture : je ne suis pas sur le point de t’exposer des théories fumeuses sur l’espionnage et les données, des thèses supposées te dégoûter de ton utilisation ‘facebookienne’ quotidienne si tu fais partie des 1,35 milliard d’utilisateurs mondiaux ou des 26 millions de membres actifs rien qu’en France. La preuve : je n’ai pas complètement cessé d’exister sur les réseaux sociaux. Je me suis lancé dans cette expérience par envie de me déconnecter légèrement, de réfléchir plus longuement sur ce que Facebook (ou ne pas avoir Facebook) a réellement comme impact sur la vie quotidienne.
Quitter Facebook
Le début est, je pense, une première étape barrière. On se demande si c’est le bon moment pour l’expérience ; avant d’appuyer sur le bouton, on espère qu’on ne manquera pas de grandes choses dans l’actualité de notre école, dans les événements, etc. Puis on se décide finalement, avec un petit peu de volonté, à appuyer sur ce lien qui nous demande de taper une dernière fois notre mot de passe tout en essayant de nous dissuader de désactiver notre profil avec des annonces telles que « Vous allez manquer à Marcel ». Mais soyons francs, le plus difficile reste à venir.
Lorsque l’on est encore inscrit sur Facebook, on ne s’en rend pas compte mais le réseau social agit réellement comme une drogue. On y va quand on s’ennuie sous prétexte de se divertir ; mais à force de s’ennuyer, l’action de se connecter devient presque anodine, de l’ordre du réflexe. Je me suis rendu compte dès les premiers jours de l’expérience que dès lors que j’allumais mon ordinateur et que j’ouvrais mon navigateur, dès lors que je déverrouillais mon téléphone dans le tramway, une sorte de réflexe myotatique me faisait aller sur Facebook, soit en tapant juste la lettre ‘F’, soit en cliquant sur la petite application. Sans le vouloir, à force de se persuader que c’est juste pour se divertir en se disant « J’arrête quand je veux », on se retrouve à être dépendant sans s’en rendre compte jusqu’au jour où l’on souhaite arrêter. A mon niveau, cette période n’a duré qu’une ou deux semaines. Je me suis mis à chercher des alternatives de sites (Hurluberlu.fr est une très bonne lecture) afin d’essayer de contrer ce réflexe.
Un autre problème, lorsque l’on arrête Facebook, est que l’on n’est plus au courant de rien. De nos jours, presque toutes les universités et toutes les associations au sein de ces dernières font circuler leurs informations par le biais des réseaux sociaux. L’inconvénient est que dès lors que l’on quitte Facebook, toutes les informations sur les soirées et les conférences, les aides scolaires et toute autre information utile à une vie sociale et scolaire épanouie disparaissent avec, vous entraînant dans des scénarios tels que :
« -Eh Marcel, tu viens à la soirée de ce soir ?
-Laquelle ?
-Ben celle organisée par l’association de Kevin, t’as reçu une invitation sur Facebook normalement »
Facebook a su se rendre indispensable dans nos vies d’étudiants et de jeunes actifs. Ce qui est impressionnant, c’est qu’il y a encore 4 ans, je n’avais pas Facebook et pourtant, les gens savaient communiquer autrement. La où Facebook prétend nous rapprocher et faciliter la communication, il n’a fait que créer une barrière de plus entre les non-membres et les membres en éradiquant les autres réseaux de communication. Dans la vidéo « Can We Auto-Correct Humanity », Prince EA va plus loin en proposant de reclasser Facebook comme un réseau antisocial. De surcroît, nous sommes par nature accros à la recherche du lien social. Le site encourageant le nombrilisme nous permet d’exister dans l’ombre en nous permettant une meilleure compréhension et une meilleure vision des gens que nous ne connaissons pas vraiment.
Pour être franc, aujourd’hui je suis retourné sur Facebook pour des raisons associatives, mais une chose est sûre : Facebook, tu ne l’aimes pas forcément, mais tu ne le quittes pas.
2 comments
[…] et de la relaxation. D’ailleurs, de plus en plus de personnes procèdent par palier en se désinscrivant de certains réseaux sociaux comme Facebook où le nombre de désinscriptions va […]
[…] pas très flatteuse mettant en avant mon penchant honteux pour les soirées déguisées – une bonne occasion de quitter Facebook ? -. Difficile de garder mon image travaillée de gars bien sous tout rapport ! Et au risque de […]
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