Le mois de juin, avec Fakear « le magicien »
On aime bien le mois de juin, c’est la fin des partiels pour les branquignols d’universitaire que nous sommes. Au-delà de cette aspect purement technique, c’est la période de l’année où l’on commence à trainer tard la nuit ce qui nécessite une musique de circonstance.
Cette année, c’est clairement le normand « Fakear » et son album « Sauvage » qui a su nous tenir éveillé tout le mois de juin avec ses sonorités d’orient. Producteur de génie, le jeune Caennais a confirmé qu’il fallait compter avec lui ces prochaines années sur la scène des beatmakers hexagonale. En prime, le garçon a pas mal écumé les festivals cet été, et pour avoir eu la chance de croiser sa route, on peut vous dire, qu’il envoie du bois sur scène.
Morceaux de choix
Le mois de juillet, sous les tropiques avec Jungles
Jungles, c’est une vielle histoire, celle de deux Anglais dopés à la funk des 70’s qui décident de se lancer dans la musique. Une première vidéo postée sur le net, il y a un an de ça, montrait deux jeunes renois , Stan Smith aux pieds, dansant comme des fous sur une bonne vielle funk des familles. Finalement, après plusieurs teaser du même acabit, le masque tombe et à la stupeur générale (surtout la nôtre), Jungles est un duo d’anglais au minois juvénile, aux allures plus proches des frères Lawrence de Disclosure que des Kool & The Gang. En revanche au niveau des sons, ça tabasse aussi fort qu’à l’époque de la Stax Records, la banane en moins.
Pari réussi pour les deux potes de Londres qui produisent une soule humide, luxuriante et chaude, exactement comme leur nom.
Morceau de choix:
Le mois d’août, dans les nuages avec Rustie
En plein mois d’aout alors que le soleil cognait fort sur l’hexagone et partout ailleurs, pour les petits chanceux qui ont eu la chance prendre du bon temps aux quatre coins du globe. Il fallait traverser la manche pour découvrir le deuxième album le DJ écossais roi de l’entertainment bondissant, l’ami Rustie, pour se rafraichir. On savait depuis longtemps que le type était quasiment intouchable en live (pour les Lyonnais, sa prestation aux Nuits Sonores 2014 vous aura peut-être convaincu). Néanmoins on avait des doutes sur la capacité du jeune homme de produire un album qui puisse s’écouter sans se taper la tête contre les murs. Belle surprise, que cet album majestueux et puissant qui donne l’impression que Hulk a pris possession de l’orgue de Notre-Dame de Paris.
A noter aussi, le retours du duo californien Foxygen, composé de Sam France et Jonathan Rado, deux potes du lycée, qui ont eu envie de quitter les bancs de l’école pour se mettre à la musique, et vu le résultat, on se dit qu’ils ont clairement bien fait. On vous avez d’ailleurs déjà parlé du groupe lors de notre article spécial « rock garage« , et les mecs ont confirmé qu’ils étaient décidément très forts…
Fin août sortait leur troisième album « … and star power » , petit merveille de pop chaude et poétique, au relent « Dylanien ».
Le mois de septembre, viré jazz avec Electro Deluxe
Cette année c’était une grosse rentrée musicale, avec le premier album du producteur anglais SBTRKT, le deuxième album des géniaux ALT – J, le retour du duo acidulé The DO, ainsi que l’album électronique le plus attendu de ces six derniers mois, « Our Love » de Caribou . Mais tous ces albums ayant déjà été chroniqués dans beaucoup de médias, on s’est dit qu’on devait donner dans quelque chose de plus original et si possible de français. Il se trouve justement que les trublions d’Electro Deluxe (à ne pas confondre avec le groupe à moustache DeLuxe), ont profité du mois de septembre pour sortir une édition de luxe de leur album sorti un an plus tôt, « Home ».
Un jazz « fait maison » sans chichi, ni fioriture, juste l’essentiel : quatre super musiciens et la voix de James Copley pour assaisonner le tout. Un vrai beau disque avec des vrais bons artistes, pour ceux qui aiment les sonorités jazzy (et pour les autres aussi un peu).
Morceau de choix :
Le mois d’octobre : Voyage avec un dandy anglais et un chapelier un peu fou
Ce mois-ci, notre cœur balance clairement entre la classe du dandy anglais Baxter Dury et l’élégance de ce drôle de baladin qu’est le Chapelier Fou.
Indéniablement, le quatrième album du sir Dury est un chef d’oeuvre de pop, une balade mélancolique, qui n’est pas sans rappeler un certain Bryan Ferry dans la manière d’organiser avec harmonie chaque note qui le compose.
On a vraiment adoré « It’s Pleasure » et tout particulièrement « the White Man » et « Palm Trees », les morceaux les plus aboutis de l’album.
C’est aussi avec plaisir qu’on a écouté l’album de ce personnage directement sorti du roman de Lewis Caroll, qu’est le Chapelier Fou. Ce petit génie de la musique qui mélange les genres avec brio passant allègrement du violon, aux synthétiseurs, bidouillant chaque sonorité pour en faire un son de cristal.
C’est vraiment un artiste hors-norme dans le paysage musical français, c’est pour ça qu’on aime et que l’on a plaisir à le retrouver avec Delta. Le troisième album du jeune Lorrain est une heureuse berceuse, un voyage vers la rêverie et les paysages froids du pôle Nord.
On ne vous a pas choisi de morceau de choix et pour cause, tout l’album mérite d’être écouté et vous allez voir qu’une fois emmené dans son univers, comme Alice, vous aurez du mal à vous échapper.
Pour conclure cette revu de bibliothèque, on ne peut que vous conseiller aussi, de vous arrêter sur l’EP de la dernière recru du label français Roche Music, le bien nommé Dabeull qui, entre funk et soule, envoie une musique diablement entrainante, avec une petite touche vintage très agréable.