Le porno est le responsable de beaucoup de maux sur cette Terre; de l’hypersexualité de nos petits frères aux comportements irrespectueux de la gente masculine à l’égard de leurs homologues féminins, en passant par les crises d’Etat à la « Maison Blanche » voire même de l’épidémie de virus Ebola en Afrique de l’Ouest. Il est le coupable idéal des déviances engendrées par l’être humain, une sorte de « bouc émissaire » sur lequel se reposer lorsqu’il faut expliquer l’inexplicable. Si cette théorie « anti-porno » est celle de quelques irréductibles traditionalistes névralgiques, force est de constater que la donne a un petit peu changé ces quinze dernières années. Le porno est passé du statut de vice honteux qu’il fallait à tout prix dissimuler à celui de pratique librement assumée. Il revêt même un caractère quasi mystique lorsqu’il s’agit d’aborder la question avec la jeune génération.
Du grec « pornê » qui veut dire prostituée et « graphein » qui veut dire décrire, la pornographie est la représentation complaisante d’actes sexuels en matière littéraire, artistique mais surtout cinématographique. Elle a connu un regain d’intérêt significatif ces dernières années et cette évolution s’inscrit dans la libéralisation des mœurs mais aussi et surtout dans l’utilisation faite par les jeunes dans leur développement personnel.
Dis « bonjour » à la dame
Pour situer le contexte, j’ai 24 balais, autant dire que mes premiers pas érotiques, je les ai connus avec les pages lingerie du catalogue La Redoute et les albums du petit Spirou. A l’époque où toutes les images étaient véhiculées par K7, il fallait attendre que ton pote pique un magazine dans la chambre de son grand frère pour espérer apercevoir une petite culotte en dentelle sous une jupe d’écolière japonaise posée sur papier glacé. Parfois, la prise guerrière était plus importante et c’était carrément un enregistrement du journal du Hard qu’on empruntait à la journée, histoire que la K7 circule dans toute la bande avant que le frérot revienne de son voyage linguistique à Madrid (oui parce que le mec était grand, il était au lycée, alors que nous, on était à peine en 5 ème). A l’époque, le film pornographique était donc aussi rare qu’un objet archéologique pour Indiana Jones; un truc dangereux qui nécessitait de braver les interdits et les clés de sécurité parentale de l’ordinateur familial, avec le risque en prime de se faire griller par le paternel car tu avais eu le malheur d’avoir interrogé Google sur la possibilité de voir « Alyssa Milano nue » dans « images ».
Aujourd’hui, la donne a radicalement changé pour les collégiens en quête d’amour digital; des milliards de vidéos à portée de clics avec presque autant de thèmes. La quête d’antan s’est transformée en un gros Happy Hours permanent où tu peux picoler à l’œil à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.
Voilà c’est dit au XXIe siècle, le porno s’est démocratisé.
Lorsque le porno devient intello
Sans se lancer dans une psychanalyse Freudienne, on peut affirmer que le monde du porno s’est intellectualisé. Loin des clichés du camionneur qui écume les routes d’Europe avec sa collection de 45 calendriers Playboy à l’arrière de sa cabine, le monde du cinéma pornographique s’est vu gratifier de la présence dans ses rangs de remarquables actrices à la plastique proportionnellement adaptée à leur vivacité d’esprit. Oubliant le vieil adage « Trop bonne, trop conne », la plus célèbre pornostar de ces dix dernières années, la magnifique Sasha Grey a ouvert la voie à un nouvel état d’esprit complètement décomplexé qui fait primer le cerveau sur le corps dans toutes les circonstances (et lorsqu’on est actrice de film X, les circonstances peuvent être nombreuses). Sasha est belle, n’importe qui à la rédaction peut en témoigner, mais surtout Sasha écoute Throbbing Gristle, Coil, Durutti Column, Joy Division, lit Burroughs ou Hunter Thompson. Elle est cultivée et pour s’en convaincre, il suffit de lire son livre sorti en mai dernier, intitulé « The Juliette Society », qui raconte les péripéties d’une jeune étudiante Américaine qui va croiser le chemin d’une secte où les puissants de ce monde se rencontrent pour exploiter leurs fantasmes les plus profonds et parfois les plus sombres. Pour ce qui est de la qualité intrinsèque du livre, ce n’est pas une révolution littéraire : ceux qui ont eu l’occasion de le découvrir parlent d’une rédaction plus proche de Raymond Chandler – auteur de romans policiers – plus que d’E. L. James, l’auteure qui a émoustillé ta maman l’été dernier. Mais ça reste tout de même un livre écrit de la main de la belle et c’est déjà un signe de son adresse intellectuelle.
Aujourd’hui la plupart des pornstars américaines sont des jeunes universitaires qui ont fait le pari de faire l’amour à l’écran plutôt que de tenter la carrière de vétérinaire ou de médecin qui leur était pourtant promise. La plus connue d’entre elles s’appelle Casey Calvert. Dans le circuit depuis plus d’un an, elle est rebelle (un peu), diplômée (beaucoup), elle écrit des chroniques dans le Huffington Post, et clame partout son indépendance vis-à-vis de l’industrie.
Résumé par l’accroche « culture porn » intello, le site le Tag Parfait créé en 2010 par Stephen des Aulnois, plus connu sous le pseudo Gonzo, est un magazine online qui a pour ambition de « montrer le côté cool du porn, dépasser les clichés, toujours honteux, associés à la branlette, et faire partager les chocs esthétiques qu’on a pu avoir devant des films X ». Le site entretenu par une vingtaine de bonnes âmes (des garçons et des filles) est le premier du genre à proposer une vision alternative du porno et à dépoussiérer les codes. Toujours écrit à la première personne, avec beaucoup d’humour, chacun des articles est l’occasion de plonger dans la psyché d’un rédacteur, de partager avec lui ce moment incomparable de la découverte, à tout âge, d’un tag parfait.
Voilà c’est dit au XXIe siècle, le porno est donc devenu intello.
Lorsque ta meuf regardait du porno
On ne va pas se mentir, une des grandes causes de honte, c’est de se faire griller par sa meuf après avoir consulté un site à caractère pornographique. Ce que l’on sait un peu moins, c’est que les meufs aussi se matent des films X et font la même chose que les hommes devant. Oui, c’est une petite révolution de se dire que les nanas se mattent du porno pour les mêmes raisons que les mecs, et que, comme les mecs, elles cultivent leur tag, leurs tubes et leurs petites manies. C’est vrai qu’on n’a pas forcément les mêmes critères et les mêmes exigences mais la finalité demeure la même. D’ailleurs, un petit sondage en interne pour les besoins de l’article a permis de mettre en exergue quelques critères communs qui se sont dégagés chez nos copines. Le premier truc à savoir, c’est que le tube parfait d’une meuf c’est un truc «fancy» et esthétiquement assez raffiné. Le genre de truc assez beau que peut faire XArt ou Nubilles, quelque chose de doux et feutré comme un après-midi piscine qui dérape chez une voisine. Le deuxième point à savoir, c’est que les filles sont beaucoup moins boulimiques que les garçons et sont plus concentrées sur la préparation que suscite l’avant-porno que sur l’acte lui-même. Beaucoup moins compulsive qu’un mec, la fille est un être délicat qui aime bien prendre son temps et ne va pas trop loin dans les catégories (pas d’interracial, ni de boukaké pour les demoiselles mais plus du POV amateur et autre tag qui les rapprochent le plus de la réalité).
Cet attrait qu’ont les filles pour le porno a donné lieu à quelques anecdotes assez marrantes qui sont arrivées à quelques gars de la rédac, comme cette fois où lors d’un rencard une petite nana tout à fait charmante et accessoirement doctorante en psycho a demandé à notre pote quel était son type de tag (l’expression utilisée pour désigner la recherche qui est faite lorsqu’on est sur un site pornographique). Mon pote s’est retrouvé coincé entre deux possibilités : soit lui avouer la vérité (le gars était fan des délires à base de nourriture, donc c’était assez louche) soit botter en touche, il a préféré opter pour la deuxième solution.
Voilà c’est dit au XXI sème siècle, les filles mattent du porno
Lorsque le réel prend le pas sur le virtuel
C’est bien simple, depuis le début des années 2000, l’Homme a connu l’évolution technologique la plus importante de toute son histoire. La révolution Internet a permis la mise en place d’innombrables réseaux qui permettent une communication ultra rapide et ultra précise depuis n’importe quel point du globe. Cette avancée démentielle a permis une nouvelle consommation de porno, celle du show webcam en live. Le site, le plus connu en la matière s’appelle MyFreeCam, un spot qui permet de se connecter instantanément avec des milliers de filles prêtes à discuter et à s’exhiber pour quelques tokens (monnaie virtuelle), que les centaines de milliers de voyeurs sont prêts à leur consentir. Si le concept peut paraître louche au premier abord, il s’avère être en fait un havre de volupté sans précédent pour le curieux qui veut bien se laisser tenter par l’expérience.
La révolution Marc Dorcel
Avant d’être le leader incontesté et incontestable du porno français, Marcel Dorcel est un entrepreneur hors pair. Un type qui a été l’un des premiers à vendre des magazines de filles dénudées sur le territoire hexagonal et qui a été le premier à comprendre les enjeux économiques de la production de films X. En numérisant toute sa vidéothèque dès 1997 afin de mettre à la disposition des internautes ses vidéos, il a aussi été le premier à comprendre les enjeux d’Internet dans l’industrie de la pornographie. Résultat des courses, l’entreprise familiale pèse lourd sur le marché. Le père d’abord et le fiston ensuite sont les acteurs et les témoins privilégiés de l’évolution qu’a connu le porno ces dernières années.
C’est la raison pour laquelle Dorcel innove toujours et voit le porno comme une histoire d’amour avant une histoire de cul. Alors pour ses 35 ans, quoi de mieux que de lancer un site pour demander aux Internautes ce que représente le porno et Marc Dorcel via une image/photo ?
Oui, nous sommes les premiers à vous l’annoncer en exclusivité, la date de l’anniversaire de Marc a été programmé. Alors si vous souhaitez faire partir de cette belle fête le 10 Octobre prochain, vous devrez participer au grand jeux pour tenter de remporter votre place. Et ça se passe ici => (terminé)
Pour ce qui est de notre participation, on a déjà soumis une petite idée 🙂