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Qu’on laisse tranquille le Moyen-Age avec la théorie du genre

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Après le mariage pour tous, la PMA, la GPA, c’est désormais la « théorie du genre » qui divise la société française. Même si ses opposants usent d’arguments qui sont bien souvent infondés voir erronés, ce n’est  pas à l’Éducation Nationale d’aborder la question de la détermination sexuelle chez les jeunes enfants, en tout cas c’est ce que je pense.

La théorie du genre

Il y a une semaine alors que je  zonais comme chaque jour sur le site Slate, je suis tombé sur un papier « coup de point » qui affublait de tous les mots les opposants de l’enseignement de la théorie du genre à l’école.  Partagé plus de 16 000 fois sur les réseaux sociaux,  l’article explique en substance que si l’on s’oppose à l’enseignement des cours de genre dans les écoles, on est un arriéré mental tout juste bon a frotter des silex pour  faire du feu,  et ainsi aller se faire cuire le cul en enfer, puisque l’on est  forcément un  mauvais catholique extrémiste. Alors, quitte à jouer avec son caca, autant s’en servir pour répondre.

Il faut savoir que par principe, depuis une sale histoire de lancer de saladier lors d’un dîner entre amis, j’évite toutes questions d’ordre sexuel en société et, notamment lorsque cela touche,  de prêt ou de loin, à l’épineuse controverse du mariage pour les couples de même sexe et toutes les problématiques qui en découlent.  Considérant que la question n’a que trop suscité de polémiques, attisant la haine et le dégout entre les deux camps qui se sont opposés tout au long de l’année dernière sur le sujet.

Mais  surtout, étant juriste de formation,  je fais allégeance au droit et une loi ayant été voté, il n’y aucune raison de la remettre en question.  Cependant  la théorie du genre c’est une autre histoire  et même si le but recherché est louable, les moyens d’y parvenir me semblent inappropriés.

 

La théorie du genre qu’est ce que c’est ?

L’expression de genre ou «gender» en anglais est apparue au début du siècle dernier aux États-Unis et consiste à penser que l’attribution d’un sexe n’est pas uniquement naturelle, mais qu’elle est  aussi sociale.C’est à dire, qu’elle dépend de  l’ensemble des comportements, des attitudes, des usages, des représentations qu’une civilisation et qu’une époque donnée associe au sexe biologique.

En clair, l’idée de genre réfute le principe pourtant assez connu,  selon lequel tout Homme né homme ou femme. En effet, la théorie du genre prône l’idée selon laquelle nous sommes tous des individus libres de choisir notre sexe indépendamment de la volonté naturelle (les organes que le destin attribue à chaque  enfant à sa naissance).

On peut se sentir « femme » dans un corps « d’homme »  ou à l’inverse « homme » dans un corps de « femmes »  et  ainsi adopter le mode de vie de celui-ci socialement et sexuellement parlant.

En gros, la théorie du genre essaye de théoriser ce que les transsexuelles ressentent depuis l’origine de l’Homme sur Terre.  C’est d’ailleurs, très bien qu’il y est des sciences humaines pour tenter de comprendre ces mécanismes qui ont été pendant très longtemps oubliés des grands penseurs, voire dénigrés par certains  intellectuels, parmi les plus brillants du millénaire ;  le psychanalyste  allemand Freud  qualifiait au XIX siècle,  le transsexualisme de perversion sexuelle.  Voire pour certaines organisations internationales comme l’OMS qui considère carrément  que le « transsexualisme » est une maladie mentale.

C’est donc une science à part entière qui mérite d’être respecté, mais est-il vraiment nécessaire d’introduire un tel concept dans les écoles?

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(Photo: Pakman)

 

La théorie du genre et l’Éducation Nationale

L’année dernière le gouvernement  a lancé un programme de lutte contre «  les violences et les discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre » dans lequel figure un nombre de projets visant à réduire les discriminations sexuelles  où il a inséré tout un volet relatif  à l’orientation sexuelle dans les écoles primaires.  Document que vous pouvez consulter ici (source plus disponible), et qui prévoit  en page 9 la mise en place de mesures visant à interroger les enfants dès le plus jeune âge sur leur orientation sexuelle afin de les sensibiliser à l’acceptation de la différence.

En parallèle de ce programme, le  gouvernement a lancé un projet intitulé « l’ABCD de l’égalité » qui est emmené par  Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem.  Actuellement enseigné de la grande section de maternelle au CM2  depuis la Toussaint dans 600 classes de 275 écoles dans 10 académies (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Créteil, Corse, Guadeloupe, Lyon, Montpellier, Nancy-Metz, Rouen, Toulouse)  et qui risque de s’étendre à toute la France dans les prochains mois.

C’est  ce programme qui a soulevé la grève des parents il y a quelques semaines et le papier dithyrambique  de la journaliste de Slate.

Sans rentrée dans le délire d’Alain Soral et consorts qui accusent le gouvernement d’inculquer aux enfants la masturbation et autres pratiques sexuelles très personnelles. Ce programme vise entre autres à casser les inégalités entre les hommes et les femmes.

C’est comme le communisme;  l’idée est belle, mais les moyens de la mettre en œuvre sont sacrément inutiles comme l’atteste ce reportage réalisé par France 2 en janvier dernier.

 

 

L’Éducation à deux vitesses

Si la nation Française traverse en ce moment bien des crises,  son plus grand mal est à mon sens l’Éducation Nationale. Un vaste bazar qui est encore plus mal géré qu’un club de ligue 1 et qui mène notre jeunesse de désillusions en désillusions.  Toujours en train de se plaindre, en permanence en train de chercher une nouvelle expérimentation à tester sur ses élèves, ces pauvres professeurs en oublient bien souvent l’essentiel.

Si, d’un côté de la balance certains collèges français ont un niveau désespérément bas où la majorité des élèves de 3e demeurent incapables d’épeler le mot « constitution » tout en ignorant le sens.  L’autre côté de la balance dresse des petits soldats à travers un cursus hyper élitiste, basé uniquement sur les compétences académiques, afin de faire de cette minorité une  élite capable de diriger le pays (élite qui a tendance à quitter le pays tout de suite après avoir reçus leur formation diplômante, mais ça, c’est une autre histoire).

À l’ENA ou HEC, s’opposent les collèges de zone éducative prioritaire ; si les premiers pensionnaires peaufinent leur CV pour préparer leurs carrières plaquées or, les seconds s’appliquent à s’imaginer un destin de vedette de téléréalité.

Au milieu de tout ça, les grands dirigeants de notre cher pays s’essayent à des programmes « bidon », où l’on explique à des garçons de neuf ans qu’ils peuvent porter une jupe s’ils en ont envie, du moins s’ils se sentent plus épanouis.

Voilà la triste réalité de l’éducation française, et rajouter des professeurs n’y changera rien, tout comme enseigner la théorie du genre. L’école de la République est une fange lamentable où de vieux marabouts marxistes s’obstinent à appliquer une idéologie selon laquelle il faut mieux un esprit bien ouvert, qu’un esprit bien rempli, mais à force de vouloir appliquer l’ouverture on fini par se casser l’entre jambes.

 

Surtout, que l’on laisse le Moyen-Age tranquille

Il faut bien reconnaître que les inégalités hommes/femmes existent dans beaucoup de domaines et notamment au niveau des prétentions salariales, ce qui est totalement injustifié.  Mais les choses sont en train de changer ; les études supérieures se féminisent terriblement (en droit presque 70% des promotions sont composés de femmes),  la politique se féminise (Martine Aubry futur premier ministre…), et les grands décideurs sont de plus en plus souvent de sexe féminin.

De plus, si le gouvernement souhaite  vraiment changer l’image de la femme qu’il aille d’abord dans les cités expliquer aux jeunes qu’une jeune fille qui porte une jupe n’est pas une « pute » avant d’aller expliquer aux  garçons qu’il faut en porter.

Alors voilà, je suis contre l’enseignement de la théorie du genre à l’école, car je pense concrètement que ce n’est pas le rôle des professeurs d’enseigner aux enfants que l’on peut être homme, mais  vivre en femme ou être femme et vivre en homme. Bien sûr que cela existe, et c’est bien de prévoir des structures pour  ceux qui trouvent que la nature est mal faite. Mais de là, à enseigner  de manière régulière un programme de genre, c’est inutile.

D’autant plus que je sais par expérience, que les enfants  sont crédules et incroyablement naïfs et que porter à leur connaissance un raisonnement presque philosophique  sur leur orientation sexuelle peut pousser un certain nombre d’entre eux à avoir une attitude qu’ils n’auraient pas eue en l’absence de cette pseudo formation.

Si j’étais parent, moi aussi j’aurais refusé que mon enfant suive un tel cours, quitte à me faire traiter de Jacquouille la Fripouille, un être ignare et lourd, descendu tout droit du Moyen-Age. Période historique favorite de beaucoup de journalistes à l’heure actuelle, ce qui est compréhensible à des biens des égards.

À l’époque, l’honneur et la dignité étaient des valeurs maîtresses, qui poussaient la population à avoir des devoirs alors même qu’il n’avait pas de droits. Désormais, c’est juste l’inverse, tout le monde a des droits, mais plus personne n’a de devoirs.

Il serait de bon ton de commencer à en redonner aux élèves avant de vouloir leur enseigner la fameuse théorie du genre.

Si mon plaidoyer ne vous a pas convaincu, l’ami Gaspard Proust a été, comme à son habitude, très incisif sur le sujet dans sa dernière chronique dans l’émission « Salut les Terriens ».

 

 

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