Le Beaujolais Nouveau
En ce troisième jeudi du mois de novembre, se déroule un événement qui rassemblera autour de lui un bon nombre de bouchons Lyonnais et de bars branchés d’ailleurs. Vous l’aurez deviné, nous voulons bien sûr parler du Beaujolais Nouveau!
Si Cyril Lignac le trouve « gouleyant et fruité » cette année, beaucoup ne partagent pas cet avis et s’accordent même à décrire ce breuvage comme un « coup marketing pour chinois incultes » … Retour donc sur un succès controversé…
L’Histoire du Beaujolais Nouveau :
Il y a 62ans, un arrêté, stipulant que les vins d’appellation d’origine ne peuvent être vendus avant le 15 décembre de leur année de récolte, est voté afin de préserver la qualité et donc l’image des appellations. Néanmoins, non contents de ne pouvoir vendre entre septembre et décembre, les syndicats de vignerons s’offusquent et négocient le fait que certains vins puissent être commercialisés dès le 13 novembre sans donc attendre le déblocage du 15 décembre. C’est la naissance du Beaujolais Nouveau, vin vendu bien avant sa maturité, dans le but d’étaler les recettes des vignerons, et ce sans souci de qualité…
Heureusement, pour palier à la qualité, les vignerons se sont armés en utilisant un marketing d’une incroyable puissance. En effet, avec 1000hL distribués en 1960, le beaujolpif ne partait pas au mieux, mais deux hommes auront vite fait de faire augmenter ses ventes et sa production.
Le premier, Jean Tixier est publicitaire chez Havas et originaire de Villefranche sur Saône. Ayant un sacré coup de flaire et se sentant également investit d’une mission pour sa région natale, notre Octave Parango de la piquette s’attèle donc à changer l’image du beaujo afin de le rendre chic et branché.
Il ne reste donc plus qu’à commercialiser ce breuvage que les cavistes de proximité refusent… C’est là qu’intervient Georges Duboeuf, négociant en vin très reconnu.
A eux deux, il arrivent à convaincre de nombreux artistes, politiques, et autres personnalités s’y connaissant autant en vin que Timsit en blagues drôles, et voilà comment un vin trop jeune pour être bon à la consommation se retrouve propulsé à la première vente chez tous les cavistes de province. (D’ailleurs selon vous, le vin est t-il un bon investissement ou non ?)
Du coup, ce soir on fait quoi?
Ce soir, même si on sait que demain on aura la pateuse, un mal de crâne terrible, et les yeux rouges, on le boit… Et ce pour au moins 5 raisons:
La première car ça fait travailler les petits producteurs.
La seconde car la banane c’était l’an dernier, et il ne pourront pas faire pire (enfin on espère!)
La troisième car ça va bien avec un chapeau melon, un monocle et une moustache!
La quatrième car toute occasion est bonne pour boire un petit canon!
La cinquième car plus on en boit, moins il en restera demain!