Estimer un tableau ou une sculpture, n’est pas chose aisée, et l’estimation d’un jour peut-être très différente quelque temps plus tard, comme une œuvre d’art est souvent victime d’un coup de cœur, les prix varient dans les yeux de ceux qui les contemplent. Il y a cependant quelques données qui peuvent vous aider à définir un prix d’achat ou de vente.
Les principaux critères
Le mode de fabrication est évidemment un critère important pour débuter une estimation, une huile, une estampe, une sculpture, il y a de nombreuses façons de créer, et toutes n’ont pas autant de succès que d’autres. Pour une sculpture, la matière a son importance, un bronze sera toujours plus cher qu’un régule par exemple.
Le nom de l’artiste est bien sûr primordial, c’est même lui qui fixe une grande partie du prix. Certains artistes ont une cote énorme et d’autres sont plus modestes. L’époque de l’artiste est également importante. Monnet est un bon exemple puisque ses tableaux sont devenus plus ternes avec l’âge, à cause d’un problème de vue. Du coup, ses premiers tableaux coûtent bien plus chers que les derniers.
Le nombre d’exemplaires est très important aussi. Il y a les œuvres originales, les tirages très limités, les tirages en nombre mais signés de la main de l’artiste, et enfin les copies. Plus l’œuvre est rare, plus son prix sera susceptible d’être élevé.
L’état de l’œuvre est également à considérer. Un bronze qui aurait perdu sa patine, perdrait au passage une grosse partie de sa valeur, tout comme un tableau très sale, troué ou tâché. Il faudrait forcément que l’acheteur prenne en compte la difficulté de restauration et de conservation.
Le lieu de l’achat modifie aussi la donne. Des œuvres françaises se vendent très bien dans le sud et moins bien dans le nord. L’écart est encore plus important d’un pays à un autre. Certains artistes ont une cote énorme en Asie et sont méconnus ou peu appréciés en Europe ou en Amérique.
La cote permet un chiffrage
En réalité, seule la cote de l’artiste permet de chiffrer une œuvre efficacement. Le prix de départ d’un tableau ou d’une sculpture d’un artiste à son époque, ne signifie pas grand-chose. En revanche, si les ventes explosent, la cote va grimper et les prix augmentés, et si les ventes sont rares, les prix vont naturellement baisser.
Cependant, un artiste qui ne vend pas pendant ses premières années, peut devenir un gros vendeur les années suivantes. Ses premières œuvres vont alors prendre de la valeur. Il y a évidemment de très nombreux artistes qui n’ont jamais eu de succès de leur vivant et qui sont « devenus » de grands maîtres quelques dizaines ou centaines d’années après leur mort, c’est par exemple le cas de Van Gogh.
Les enchères jouent leur rôle
Une œuvre d’art a donc une cote grâce au nom de l’artiste et la demande pour ses œuvres. Les mises aux enchères servent évidemment de tremplin aux vendeurs pour faire grimper les prix, en suscitant un engouement dans une salle des ventes.
Tant qu’une œuvre n’est pas vendue, la cote de cette dernière ne bouge pas. En revanche, si le lot en question se vend, au prix de départ ou bien au-dessus de la fourchette d’estimation, la cote de l’œuvre et celle de l’artiste, vont être modifiées. Ainsi, si l’œuvre est vendue au prix d’appel, souvent en dessous de la fourchette d’estimation, alors la cote baisse. À l’inverse, si l’estimation est pulvérisée et que les prix grimpent, alors la cote de l’artiste et ses autres œuvres, auront une fourchette d’estimation plus importante à l’avenir.